Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

L'OM, l'OL et Monaco ont épousé des stratégies très différentes et n’auront pas les mêmes ambitions

Martin Mosnier

Mis à jour 01/09/2015 à 17:35 GMT+2

MERCATO - Les trois principaux concurrents du PSG en Ligue 1 cette saison, Marseille, Lyon et Monaco, se sont montrés très actifs cet été. Mais leurs stratégies sont clairement distinctes et dessinent des ambitions forcément différentes.

El Shaarawy, Diarra et Valbuena : trois visages du mercato de L1

Crédit: Eurosport

Un été agité. Les dernières périodes de mercato ne nous avaient pas habitué à une telle frénésie en Ligue 1, mais les ambitions retrouvées de Lyon et les ventes massives de Monaco et Marseille ont animé un marché atone depuis plusieurs mois. Le PSG n'a pas varié sa logique : se renforcer par petites touches, mais avec une recrue galactique (Di Maria cette saison) et des seconds couteaux très aiguisés (Stambouli et Kurzawa).
Paris joue dans une autre galaxie et personne ne peut le suivre sur le terrain des investissements. Mais qu'en est-il de ses potentiels concurrents ? L'OM, l'OL et l'ASM ont suivi des chemins différents. Qui a frappé le plus fort ? Quelle logique est la plus ambitieuse ? Tentaive de réponse.

Monaco : la spéculation au détriment de l'ambition

Quelle logique économique ? 22 arrivées, 33 départs. Cet été, l'AS Monaco a ressemblé à un immense supermarché voire à un dépôt-vente. Le volume immense de transactions témoigne d'une volonté claire : faire du bénéfice. De ce point de vue, l'été monégasque est réussi. L'ASM a vendu pour 175 à 195 millions d'euros (selon les bonus enregistrés suite au transfert de Martial) soit un bénéfice de 118 à 138 millions d'euros. C'est colossal. Aucun autre club européen n'a dégagé une telle marge. Aucune crainte, l'ASM ne sera pas inquiétée par le fair-play financier cette saison.
Comme depuis un an, Monaco a recruté très jeune. Une bonne grosse dizaine de potentiels cracks ont débarqué en Principauté, principalement des joueurs offensifs (Bahlouli, Traoré, Lemar, Cavaleiro, Pasalic, Rony Lopes pour ne citer qu'eux). Certains sont repartis aussi sec (Saint-Maximin, Jean) valoriser leur talent loin du Rocher pour mieux être revendu avec une belle plus-value à la clé dans quelques années ou quelques mois. Le club de Dimitri Rybolovlev s'est lancé dans un jeu de spéculations à grande échelle.
picture

Vadim Vasilyev présente la fournée 2015/2016 des nouveaux talents de l'AS Monaco

Crédit: AFP

Quelles ambitions sportives ? Oui, Monaco a dégagé un énorme bénéfice, mais les conséquences sur sa compétitivité promettent d'être désastreuses. D'abord parce que l'ASM a perdu cinq incontournables de son équipe-type : Kondogbia, Ferreira-Carrasco, Kurzawa, Abdennour et Martial. Ensuite parce qu'elle a recruté à très grande échelle, donnant l'impression d'un effectif en chantier permanent. La défense de l'ASM a subi des pertes énormes avec le seul Coentrao comme recrue alors que le secteur offensif a été repensé de A à Z. Sans stabilité, comment construire un projet de jeu et une équipe fiable ?
  • Notre avis : L'élimination en barrage de Ligue des champions a clairement accentué le tournant pris depuis un an. Kurzawa, Abdennour et Martial sont partis en quelques jours. L'ambition sportive de Monaco a pris un sacré coup dans l'aile. La priorité est ailleurs.

Lyon : Des investissements pour plus de compétitivité

Quelle logique économique ? Investir. Voilà six saisons que l'OL n'avait pas dégagé autant d'argent pour se renforcer (36,2 millions d'euros dépensés depuis juin). Plus que ces arrivées (Darder, Yanga-Mbiwa, Valbuena et Beauvue entre autres), c'est le souhait du club de garder ses pépites qui a marqué l'été lyonnais. Jean-Michel Aulas n'a pas cédé aux millions de la Premier League, hormis pour Clinton Njie (17 millions d'euros) qui n'était pas un incontournable l'an passé, comme l'ont fait Monaco, Marseille et bon nombre d'autres pensionnaires de Ligue 1.
Lyon a choisi une autre stratégie : prolonger ses jeunes. Une logique forcément risquée puisque les Lacazette, Fekir, Grenier et Umtiti ont fait gonfler la masse salariale de façon spectaculaire. Alors que le club a gentiment signifié à Bafé Gomis ou Yoann Gourcuff ces dernières saisons que leurs salaires pharaoniques ne correspondaient plus à la grille du club, Lyon a entamé un virage à 180 degrés. L'arrivée des deux internationaux Valbuena et Yanga-Mbiwa, qui émargent aux-aussi à des indemnités mensuels confortables, en témoignent. Tout comme l'indemnité de transfert de Darder (12 millions d'euros), la plus élevée pour une recrue lyonnaise depuis l'arrivée de Gourcuff en 2010.
picture

Claudio Beauvue et Mathieu Valbuena lors de leur première commune avec Lyon à Guingamp

Crédit: Panoramic

Quelles ambitions sportives ? Elles sont proportionnelles aux investissements. Cet été, Lyon s'est affirmé comme le principal concurrent du PSG en L1 parce que l'OL est le seul parmi les cadors à s'être considérablement renforcé. L'entrée dans le grand Stade en septembre et le retour en Ligue des champions a clairement creusé l'appétit de Jean-Michel Aulas. Le boss des Gones vise un 8e de finale en C1. Il a tout fait, sur le marché des transferts, pour avoir une équipe compétitive capable d'atteindre ses ambitieux objectifs.
  • Notre avis : L'OL s'est brûlé les ailes avec une telle course à l'armement en 2010. Mais les stratégies de Monaco et Marseille valident la sienne. Lyon pourrait avoir misé sur le bon été pour muscler son effectif.

Marseille : Un mercato à réaction

Quelle logique économique ? La course à la plus-value. L'OM devait vendre avant son passage devant la DNCG. Il l'a fait plus que de raison avec Imbula et Payet. Thauvin a suivi, Lemina est parti en prêt. Marseille a très bien vendu ses jeunes récoltant 54,5 millions d'euros cet été avec des plus-value énormes (12 millions pour Imbula en un an !). Vincent Labrune a cédé aux sirènes anglaises et n'a pas retenu des cadres de son équipe type. C'est un choix clair dicté par une stratégie entamée il y a plusieurs mois déjà. L'OM aurait pu attendre pour récolter les fruits de ses investissements antérieurs, il a tout raflé ou presque (Batshuayi, Nkoulou et Mendy sont restés) cet été.
Pour compenser ces départs qui n'étaient pas tous programmés, Marseille a colmaté les brèches dans l'urgence sans dégager une stratégie claire. Le départ inattendu de Bielsa ne l'a pas aidé. Son recrutement s'est scindé en deux temps : d'abord les joueurs désirés par Bielsa (Ocampos, Rekik, Nkoudou, Manquillo) puis des prêts pour compenser les départs non anticipés (Lucas Silva, Cabella). Au final, l'OM a très peu investi (16 millions d'euros) s'engageant sur du court-terme avec une kyrielle de prêts mais flairant aussi quelques bons coups (Diarra, Diaby).
picture

Lassana Diarra et Abou Diaby autour de Vincent Labrune avant OM-Caen

Crédit: AFP

Quelles ambitions sportives ? Le projet Dortmund a pris un sacré coup dans l'aile. Toute l'attaque marseillaise a été décapitée cet été. L'OM ne repart pas de zéro mais presque avec une équipe type à reconstruire. Le début de saison n'offre pas de perspective réjouissante. Trop d'incertitudes planent encore sur l'effectif de Marseille pour pouvoir en faire un concurrent crédible à la deuxième place en Ligue 1 : dans quel état physique se trouve Diaby ? Qui suppléera Batshuayi en cas de pépin ? Comment s'adapteront tous ceux qui vont découvrir la L1 ?
  • Notre avis : Trop de paris, pas assez de stabilité : Marseille s'avance dans l'inconnu. Face à un OL qui s'appuie sur ses certitudes de l'an passé, l'OM risque d'être un peu juste. Mais il a renfloué ses caisses.

Et les autres ?

  • Rennes : Un mercato très ambitieux avec des bonnes pioches (Sio, Baal, Quintero). Si Gourcuff finit par débarquer en Bretagne, les Rouge et Noir auront leur mot à dire cette saison notamment grâce à un secteur offensif séduisant.
  • Saint-Etienne : L'ASSE a recomposé tout son secteur offensif mais la réussite de son mercato dépendra surtout du rendement de Beric, son plus gros investissement (5 millions d'euros). Car il faudra digérer le départ de Gradel.
  • Lille : Les départs de Kjaer et Traoré ont été largement compensés. Le mercato lillois, certes tardif, est prometteur. Sunzu et Civelli apportent du muscle derrière. Reste l'interrogation de l'avant-centre. Benzia sera-t-il le buteur que le LOSC attend ?
  • Bordeaux : Un mercato complètement atone dans la lignée des précédents. Les Girondins se sont contentés de remplacer Mariano par Gajic et Pablo après la blessure de Sertic.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité