Mercato, Ligue 1 - PSG : Les 4 enseignements à tirer de la prolongation de Rabiot

Nasser Al-Khelaïfi ne s’en est jamais caché, développer le centre de formation du PSG a toujours été l’un des objectifs de QSI depuis sa prise de pouvoir à la tête du club de la capitale. Le départ de Kingsley Coman vers la Juventus Turin cet été avait semblé contredire cette volonté du président parisien d’alimenter l’équipe première avec des joueurs du cru. En prolongeant pour quatre saisons supplémentaires, soit jusqu’en 2019, le contrat d’Adrien Rabiot, qui se dit "heureux, soulagé et fier de prolonger" dans son "club de coeur", Paris s’assure la présence d’un des fleurons de son vivier. Un message envoyé à tous ces jeunes qui craignaient que Paris ne puisse leur faire confiance. De quoi endiguer la fuite des talents ?

Aucun détail du salaire désormais perçu par l’international Espoirs n’a filtré. Il paraît toutefois difficile de croire que le PSG ait cédé à ses exigences, lui qui, selon des échos dans la presse, désirait toucher des émoluments comparables à ceux de Marco Verratti (environ 250 000 euros par mois). Il semble plutôt que l’intransigeance de Laurent Blanc et de son état-major, prêts à laisser Rabiot en CFA toute la saison, ait eu raison du mutin. Le principal intéressé reconnait l’importance de Nasser Al-Khelaïfi dans l’inflexion de sa position. "J'ai beaucoup discuté avec le président et j'ai senti qu'il voulait vraiment que je fasse partie du projet. Il est très proche des joueurs, il l'a été avec moi. Ça lui tenait à coeur que je continue ici", explique Rabiot dans un entretien accordé au Parisien, où il dément catégoriquement avoir refusé de s’entraîner début septembre. Mais le prochain joueur qui exprimera des velléités de départ saura maintenant à quoi s’en tenir.

En fin de contrat en juin 2015, Clément Chantôme était finalement resté dans la capitale cet été afin de compenser la mise à l’écart de Rabiot. Celui-ci va faire son retour dans le groupe, avec des ambitions : "Obtenir du temps de jeu et disputer le plus de rencontres possibles. Après, je souhaite aider mon équipe afin d'aller le plus loin dans les compétitions dans lesquelles elle est engagée. Et gagner des titres." Cela devrait sans doute précipiter le départ de Chantôme dès cet hiver (l’ASSE l’apprécie). Quid de Yohan Cabaye ? Marco Verratti, Thiago Motta et Blaise Matuidi intouchables, l’international tricolore est le premier menacé par le retour de Rabiot. Un concurrent supplémentaire pourrait le pousser à retourner en Angleterre (Manchester United, Arsenal).

Rien ne dit que Rabiot a mis de côté ses velléités de départ. "Je dois réussir à m'imposer pour jouer et à montrer ce dont je suis capable au PSG", lâche-t-il dans un discours plein de bonne volonté. Mais personne n’est obligé de la croire. Sauf que le PSG a assuré l’essentiel en arrachant sa prolongation au terme d’un long feuilleton : si le joueur de 19 ans doit s’en aller, ce ne sera pas à moins de dix, voire quinze millions d’euros au regard de la durée de ce nouveau bail, et non plus libre. Dans le cadre du fair-play financier imposé par l’UEFA, ce serait loin d’être négligeable. Cette manne financière inespérée peut permettre de rembourser le transfert de Serge Aurier (dont l’option d’achat automatique en fin de saison s’élève à dix millions d’euros) ou faciliter l’arrivée d’un nouvel élément. Et si le PSG, en prolongeant son joueur, s’était seulement offert une marge de manœuvre plus grande au mercato ?