Ligue 1 - 12e journée : OL, une charnière enfin d'aplomb ?

Depuis sa prise de fonction, Hubert Fournier n'avait pas été gâté par les circonstances au moment de composer son axe central. Lors des neuf premières rencontres de la saison, il avait été obligé d'utiliser cinq duos différents : Koné-Bisevac, Rose-Umtiti, Koné-Umtiti, Rose-Koné et Gonalons-Koné. Milan Bisevac victime d'une rechute aux ischio-jambiers à l'issue du premier match officiel, Samuel Umtiti touché à la cuisse quinze jours plus tard à Toulouse (défaite 2-1), les deux hommes avaient raté la fin août infernale de l'OL : l'élimination contre le FC Astra en barrage de la Ligue Europa et les deux défaites d'affilée en Ligue 1 contre Lens (0-1) et à Metz (2-1).

Si Samuel Umtiti est revenu mi-septembre contre Monaco (2-1), il a fallu attendre la rencontre contre Lille début octobre (3-0) pour le voir enfin être associé à Milan Bisevac. Un duo qui avait longtemps eu la faveur de Rémi Garde avant que le Serbe ne soit écarté de l'équipe en fin d'exercice précédent après une prestation décevante à Marseille (défaite 4-2) lors de la 36ème journée. Ce soir-là, Jean-Michel Aulas avait même d'ailleurs publiquement "allumé" l'ancien joueur du PSG, coupable d'être rentré directement au vestiaire après avoir été remplacé par Bakary Koné à vingt minutes du terme : "On n'abandonne pas un navire, je suis très agacé."

Un épisode sur lequel le numéro 5 de l'Olympique Lyonnais ne souhaite pas s'épancher, même s'il laisse transparaître une certaine amertume dans ses propos : "Je n'ai pas trop envie de revenir dessus. Comme vous pouvez le voir, je souris plus aujourd'hui car je prends plus de plaisir." Notamment grâce à une meilleure complicité avec le nouveau staff : "J'ai parlé avec les coaches à Tignes au début de la préparation, nous nous sommes vite compris et cela m'a fait du bien. J'ai montré que je ne lâchais jamais, ce qui est le plus important car il peut y avoir des hauts et des bas dans la carrière d'un joueur."

Hubert Fournier confirme l'entrevue, mais sans s'accorder un rôle majeur dans le retour en forme du Serbe : "Il a fallu discuter avec lui mais il avait déjà fait son autocritique pendant l'intersaison. Il était reparti sur une dynamique positive avant d'être coupé dans son élan par sa blessure. On s'aperçoit que nous sommes plutôt performant défensivement depuis qu'il est revenu." Efficace face à Lille (3-0) et Montpellier (5-1), Bisevac s'était même offert quelques montées tranchantes devant Marseille (1-0). Seul bémol, ses deux cartons jaunes concédés en trois matchs qui font aujourd'hui planer la menace d'une suspension au prochain avertissement.

A ses côtés, Samuel Umtiti, qui ne fêtera pourtant que ses 21 ans le 14 novembre, est devenu l'un des tauliers de l'effectif : "Au haut niveau, l'âge ne compte pas", a-t-il clamé sur le site du club. "Chaque année, il progresse, il a pris davantage de responsabilités aujourd'hui, détaille Milan Bisevac. Je le vois comme un futur grand." Le staff lyonnais également qui a conforté le franco-camerounais dans un rôle de titulaire indiscutable. Ce samedi, à Nice, les deux hommes seront associés pour la quatrième fois de la saison. Lors de leurs trois précédentes sorties communes, Anthony Lopes n'a encaissé qu'un but, sur coup-franc. Alignés tous les deux pour la première fois à l'extérieur ce samedi à Nice, Samuel Umtiti et Milan Bisevac tenteront de confirmer : "Pour un défenseur, c'est excellent de ne pas prendre de but, mais il faudra aussi avoir la volonté de gagner", ambitionne le Serbe, possible capitaine sur la Côte d'Azur en l'absence de Gonalons. L'autre alternative? Un certain Samuel Umtiti…