Un œil sur le Tour : Pinot "maillot jaune" des favoris après le chrono, ça valait une cote

Sur le Tour, la vérité d'un jour n'est jamais définitive. Surtout quand ce jour est le premier. Il reste 3346 kilomètres sur 3360. Autant dire que toute extrapolation après le chrono inaugural d'Utrecht ne serait pas seulement osée. Elle serait ridicule. Thibaut Pinot a raison. Le fait de devancer samedi tous les autres grands favoris du Tour, de Nibali à Quintana, de Froome à Contador, relève de l'anecdote. On n'ira pas pour autant le replacer à hauteur du "quatuor  fantastique". Pas d'emballement, donc. Il n'empêche que pour imaginer un Pinot prenant du temps à tous ses adversaires sur un de ses présumés points faibles, il fallait être devin. C'est peut-être même la plus grande surprise du jour.

Au fond, l'important, ce n'est pas tant ce que sa performance dit de son rapport à Nibali et Cie que ce qu'elle dit de lui : Pinot est bien, Pinot est en forme, Pinot est prêt. Il est aussi en train de devenir un coureur beaucoup plus complet que ce que beaucoup imaginaient voilà encore quelques mois. Physiquement et mentalement, ce contre-la-montre constituait un double test. Passé haut-la-main par le leader de la FDJ. Maintenant, le plus dur commence pour lui lors des huit prochains jours. Des risques de bordure aux pavés en passant par le chrono par équipes, il devra déjouer beaucoup de pièges. Dès dimanche, il devra montrer une autre facette de ses progrès. Si le chrono incite à quelque chose, c'est bien à lui faire confiance.

L'ambiance de fête et la foule immense sur le parcours dans les rues d'Utrecht. Mais est-ce vraiment une surprise ? Les Pays-Bas sont fous de vélo et le Tour conserve un pouvoir d'attraction absolument unique.

Le chrono de Jean-Christophe Péraud. Arrivé avec pas mal de doutes et sans le moindre repère concret sur sa forme, le dauphin de Nibali en 2014 a signé le 50e temps. Pas exceptionnel, mais il aurait signé pour finir à une seconde de Contador. Rassurant.

Se dire que, ce samedi soir, c'est terminé pour ce qui est des chronos individuels sur ce Tour 2015. Quitte à radoter, je considère cela comme une anomalie. Voilà, maintenant, on passe à autre chose, mais il était encore temps de le souligner.

De quoi les favoris doivent-ils avoir le plus peur ? Des pavés mardi ou d'une possible bordure dimanche ?

Fabian Cancellara retrouvera-t-il une occasion d'endosser un 29e maillot jaune ?

Les Cofidis étaient en roue libre samedi ? Le "meilleur" d'entre eux, Nicolas Edet, a terminé… 114e. Ça promet pour le chrono par équipes... Cela dit, pour Cofidis, l'important, c'est que Nacer Bouhanni soit là et qu'il aille mieux, comme il l'a souligné après cette étape.

7. Rohan Dennis est le 7e coureur australien à porter le maillot jaune, après Phil Anderson (1981 et 1982), Stuart O'Grady (1998, 2001), Bradley McGee (2003), Robbie McEwen (2004), Cadel Evans (2008, 2010, 2011) et Simon Gerrans (2013).

26. Les Pays-Bas rêvaient de goûter à nouveau au maillot jaune. Le dernier remonte à 1989, c'était Erik Breukink. En Tom Dumoulin, le cyclisme néerlandais pensait tenir enfin son successeur, qui plus est à domicile. L'attente continue...

68. Le nombre de secondes concédées par Mikael Chérel, dernier de l'étape, sur… l'avant-dernier, Brice Feillu. Le coureur AG2R a une bonne excuse : il a chuté dans une barrière. Rien de grave heureusement. Le temps de se relever et de repartir…